Le seul but de ce blog est de comprendre la genèse de ma nouvelle activité, de ma vision du système de santé jusqu’à mon envie de pratiques différentes mais entrant toujours dans le cadre de mes compétences de masseur kinésithérapeute.
Diplômé depuis 10 ans, j’ai, le lundi suivant ma remise de diplôme, déjà le pied dans un cabinet à Villenave d’Ornon. Je n’ai jamais eu le souhait de devenir remplaçant et être globe-trotteur comme la plupart de mes jeunes confrères. Je voulais directement travailler.
2014, grâce à mon collègue de l’époque, j’ai tout de suite intégré l’UBB (Union Bordeaux Bègles), club professionnel de rugby dans le groupe espoirs et pro ! Je serai éternellement reconnaissant d’avoir travaillé avec lui ainsi que tous les collègues que j’ai eu dans ma courte carrière de libéral. Top 14, coupe d’Europe, travail au cabinet avec tous mes autres patients, grande variété de prise en charge.

Plus tard je pars vivre 1 an dans les caraïbes, période où je plaque tout et viens à travailler dans un cabinet à l’opposé même de ce que je faisais à Bordeaux. Patientèle peu active, peu enclin à réellement se soigner, sans grande motivation ; à l’exception de quelques personnes. J’ai vu simplement que ce n’était vraiment pas comme ça que je voulais travailler.
2018, retour sur Bordeaux, et, par chance, avec toujours quasiment les mêmes collègues qui ont ouvert entre temps un nouveau cab’ à Talence. Le top pour repartir avec une patientèle active et motivée, sportive ou moins sportive ! Puis en 2019 je rachète une part de la patientèle d’un de mes collègues qui part travailler définitivement au club de rugby.
2020, COVID. Cela fait un moment que j’ai l’impression que le système nous broie avec le prix des séances qui n’augmentent toujours pas, mais à ce moment-là c’est le premier coup de massue : la présidente de l’ordre des kinés, censées nous défendre, ferme les cabinets de kiné. Mais comme l’état ne nous a pas fermé mais seulement l’ordre des kinés, nous devons continuer à payer toutes nos charges. « C’est le risque d’être libéral » dit notre ordre à quelques mots près. J’ai rapidement compris que le système n’est pas avec nous.
Ne souhaitant pas divaguer sur le COVID, vaccin ou pas vaccin etc, passons cette période. Je décide en Septembre 2020 d’entreprendre des études de Préparation physique à l’université de Poitiers. J’avais déjà 20 ans d’expérience de pratiquant en sport co à bon niveau, 6 ans de musculation, 3 ans de CrossFit. Mais je décide passer un cap dans ma pratique.

J’intègre aussi à ce moment-là RxComp, programmation de CF tenue par mon ami Alec Richard. Je dirige alors les Warm up et les programmes de prévention de blessures. Une aubaine pour moi et un premier pas dans ce milieu.
2021, j’ai pour la première fois quelqu’un qui me contacte en demandant « Clément fais tu des programmes de rééducation à distance ? ». Non lui répondis-je. Mais habitant de Mayotte, il était en grande difficulté avec différentes articulations. Partagé entre le fait de n’avoir jamais vu de PEC à distance et l’envie de vouloir l’aider, je décide de le prendre en charge. Top ! Tout marche super bien, retour sur pied en quelques mois après des mois d’errances médicales. Puis viens une deuxième puis une troisième personne. Chacune avec des problématiques différentes mais ayant entendu parler de moi au travers de patients venus au cabinet ou bien voyant mon travail au sein de RxComp. Des problèmes différents mais deux points communs : l’envie de bosser avec moi (pas non seulement avec le kiné le plus proche sur google) et un parcours de soins chaotiques.
2022, passage d’un cap chez RxComp, en charge de la partie force et body-building. Je bosse aussi avec PowerCamp qui est une salle d’haltérophilie et cross training sur Bordeaux Lac. Je reste aussi toujours en libéral avec l’impossibilité quasi quotidienne de pouvoir exploiter le potentiel acquis en formation mais aussi au travers de mon expérience de pratiquants de sports. C’est une frustration grandissante, car le système ne nous permet pas de nous investir à hauteur de ce que l’on souhaite et à hauteur de nos compétences (tarification toujours aussi faible, inflation augmente, charge augmente, investir dans du matériel reviens à perdre de l’argent, dépassements interdits, pas de revalorisation). Je commence donc à réfléchir à comment partir de ce système ou du moins, comment me diversifier pour pourquoi pas plus tard, travailler différemment. Les négociations avec la CPAM de l’époque nous montrent clairement que le système n’est pas avec nous.

2023, je découvre des kinés sur Instagram Training Thérapie (TT). Incroyable ces jeunots (pas beaucoup plus jeunes que moi), ont exactement lancé, à quelques détails près (je ne souhaite pas faire de la formation pour le moment), le concept que j’avais en tête depuis tant d’années. Mais ancré et lié à un système qui nous rend dépendant de lui, je ne savais pas du tout comment m’y prendre afin de basculer sur autre chose. Il a fallu faire tout un travail de recherche, tout un travail qu’on aurait pu apprendre lors de la formation initiale mais que le système, au travers des IFMK, ne nous mentionne pas : l’activité déconventionnée. Quitter ce système c’est avoir l’impression d’une potentielle chute libre, d’un risque insurmontable tant nous sommes endormis par le système. Je ne critique pas du tout les confrères qui y sont restés, au contraire. Mais ce qui est sûr, en sortir, ou avoir l’idée d’en sortir, a été effrayant.

Mais, Alec de RxComp, les kinés de TT, des amis aussi étant sortis du système, m’ont fait comprendre que rien était impossible et que le risque n’était pas si grand que ça. Du coup il a fallu partir sur des notions totalement étrangères à tout ce que j’avais appris :
- Procédure
- Mailing
- Marketing
- Communication
- L’enfer !
Un enfer pour un kiné loin de tous ces sujets depuis des années mais sujets primordiaux lorsqu’on quitte le système. Ajouté à ça la déontologie, mélange épicé !
Le projet avance, j’écris en Novembre 2023, bientôt 2024 et le lancement du projet définitif.
Les mises à jour arriveront !